Des préoccupations sont soulevées concernant la 'transparence de la publicité' ainsi que les 'risques liés à la conception addictive' de la plateforme, ainsi que les 'contenus préjudiciables'. Bruxelles a annoncé lundi une enquête visant le réseau social TikTok pour des possibles manquements en matière de protection des mineurs. C'est la deuxième enquête de ce type lancée dans le cadre des nouvelles règles européennes, après celle concernant X (ex-Twitter) ouverte en décembre.

La Commission européenne a déclaré avoir entamé 'une procédure formelle' pour déterminer si TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a violé le règlement sur les services numériques (DSA). 'En tant que plateforme touchant des millions d'enfants et d'adolescents, TikTok a un rôle particulièrement important dans la protection des mineurs en ligne', a déclaré Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.

Cette 'procédure d'infraction' vise à garantir que TikTok prend les mesures nécessaires 'pour protéger le bien-être physique et émotionnel des jeunes Européens', a-t-il expliqué. Très populaire parmi les jeunes, TikTok compte plus de 134 millions d'utilisateurs mensuels dans l'UE.

 

Examiner « les outils de vérification de l’âge »

Un représentant de l'entreprise a réagi en affirmant que "TikTok a été le premier à introduire des fonctionnalités et des paramètres visant à protéger les adolescents et à empêcher les moins de 13 ans d'accéder à la plateforme. Il a souligné que ces questions étaient rencontrées par l'ensemble du secteur. Nous continuerons à collaborer avec des experts et l'industrie pour garantir la sécurité des jeunes sur TikTok et nous sommes impatients de pouvoir désormais expliquer en détail ce travail à la Commission", a-t-il ajouté.

 

Une centaine d'experts pour le régulateur numérique

Le règlement sur les services numériques (DSA) est entré en vigueur pleinement samedi, imposant désormais des obligations à toutes les plateformes en ligne, sous peine d'amendes, afin de mieux protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux. Ce règlement, déjà en vigueur depuis fin août pour les géants tels que X, TikTok ainsi que les principaux services de Meta (Facebook, Instagram), Apple, Google, Microsoft ou Amazon.

En décembre, l'Union européenne a ouvert une enquête formelle visant le réseau social d'Elon Musk, soupçonné de ne pas respecter ses obligations en matière de lutte contre la désinformation, la diffusion d'images violentes ou les incitations à la haine.

Au total, 22 grands acteurs d'Internet, y compris trois sites pornographiques, ont été placés sous surveillance directe de la Commission européenne, qui a recruté plus d'une centaine d'experts à Bruxelles pour assumer son nouveau rôle de régulateur numérique. Les contrevenants risquent de lourdes amendes, allant jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires mondial annuel, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées


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